"La crise est finie" : cela ne change rien pour les chômeurs

Publié le par Rédacteur TC

Pôle emploi Limousin a publié ses chiffres du mois de mai. On sait que l'agence aime à maquiller la hausse du nombre de chômeurs. Cette hausse, les travailleurs la voient dans leur vie de tous les jours. Qui n'a pas un ami, un membre de sa famille qui n'a pas trouvé de travail ? Le but de ce maquillage est politique. Ce maquillage peut-il avoir un effet auprès de l'électorat de la droite, en lui montrant que le Gouvernement fait quelque chose pour lutter contre le chômeur ? On en doute. Mais le Pôle emploi s'en moque.

 

Toutes ces précautions posées, voici les chiffres annoncés en Limousin : le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégories A, B et C (*) à fin mai 2010 s'établit à 39809 en Limousin, soit 0,7 % de plus qu'à la fin avril (+265). Sur un an, il augmente de 8,5 %. Au niveau national, l'augmentation est de +9,4. Mais la crise est en phase terminale, selon nos experts économistes et nos ministres... Tout va bien alors !

 

Les inscrits à Pôle emploi de longue durée (plus d'un an) sont également de plus en plus nombreux : +28,9 % en un an. La Creuse est le département limousin dans lequel le nombre de demandeurs d'emplois de catégorie A, B ou C a le plus augmenté sur cette période (+1,3 %) devant la Haute-Vienne (+0,8 %) ; La Corrèze, elle, reste stable (0 %).

 

En Limousin, les entrées à Pôle emploi ont augmenté de 7 % depuis mai 2009. Elles concernent surtout des premières inscriptions (+25,6 %) et « autres motifs » (+27,9 %). Les fins de missions d'interim et les licenciements économiques reculent respectivement de 24,3 et 29,9 %. Le patronat utilise allègrement ce genre de contrats précaires, bien pratique. Ils permettent aux patrons d'adapter leur main d'oeuvre aux besoins de leur production. Ces contrats sont certes nettement moins pratiques pour les travailleurs. Ceux qui en obtiennent un témoignent que la paye est légèrement supérieure, parfois. Encore heureux ! Ce n'est que le paiement des congés payés non pris. Ces travailleurs ne les prennent d'ailleurs souvent jamais, sauf à dire que la période de chômage située entre deux périodes de travail est une période de vacances.

 

L'existence de ce type de contrats précaire témoigne cependant irréfutablement de la domination actuelle de la bourgeoisie sur le prolétariat. Individuellement, un travailleur peut trouver plus d'intérêts à cumuler les contrats interim. Mais au niveau de l'intérêt des salariés dans leur ensemble, plus il y a de travailleurs sur le marché du travail, libres ou seulement tenus par des contrats courts, plus la classe ouvrière est fragilisée, divisée. On voit souvent des travailleurs au chômage prêts à tout pour un emploi. Quel jeune travailleur, quel chômeur va aujourd'hui avoir l'idée de négocier son contrat, ses conditions de travail ? Il sait que s'il le fait, on en prendra un autre que lui, moins regardant. Ces contrats précaires de type interim sont une plaie inhérente au système capitaliste. Ils existeront tant qu'il existera.

 

(*) Ne sont pris en compte que les inscrits à Pôle emploi tenus de rechercher activement un emploi. Soit les personnes effectivement sans emploi (A), celles qui exercent une activité réduite courte de moins de 78 h par mois (B) et celles qui exercent une activité réduite longue de plus de 78 h par mois (C). Les autres, sans emploi mais pas immédiatement disponibles (D) et les personnes pourvues d'un emploi (E) n'entrent pas dans ces statistiques.

Publié dans Chômage

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