Après les régionales, la distribution des subventions au patronat va continuer

Publié le par Rédacteur TC

L'Echo du mercredi 10 février 2010 consacre deux pages aux propositions en terme d'emploi des listes se présentant aux futures élections régionales de 2010.
Le journal rappelle justement la hausse violente du nombre de chômeurs depuis quelques mois. Il ne va pas jusqu'à rappeler que nous sommes dans une société de chômage de masse depuis près de quatre décennies. Ce contexte situé, que proposent les listes en présence pour lutter contre le chômage ? Sans surprises, elles proposent toutes, à l'exception de Lutte ouvrière, de continuer à distribuer des subventions (ou des aides financières en général, peut importe leurs noms ou leur modalités) aux entreprises.
Ce constat fait, il est nécessaire de se demander qu'est-ce que le chômage. Le chômage est le fait pour un travailleur de ne pas trouver d'emploi. Le taux de chômage représente la proportion de travailleurs qui est sans emploi à un moment M. Qui décide d'embaucher, ou de licencier, dans le système capitaliste ? Évidemment, il s'agit des employeurs (privés ou publics). Ce sont donc bien ces employeurs qui sont responsables, par leurs choix, de l'augmentation ou la diminution du chômage. Cette règle simpliste est valable partout là où règne le régime de la propriété privé, le régime capitaliste.
Face à l'augmentation du chômage, on s'attendrait, de la part d'un Etat vraiment au service de la population, à des sanctions contre les employeurs qui licencient ou ferment. Le droit au travail n'est-il pas un droit de l'Homme imprescriptible, au même titre que le droit de propriété ou la liberté d'opinion ? Au contraire, on assiste depuis des décennies à un véritable travail main dans la main du patronat et de l'Etat. Plus le patronat licencie, est irresponsable sur le marché du travail, et donc fait du profit, et plus l'Etat augmente ses aides. À cela rien d'étonnant de la part d'un Etat fait par et pour les bourgeois.

Economie sous le contrôle de la population

Ce constat fait, que penser de ces partis qui disent représenter les travailleurs, mais qui, quand ils dirigent l'appareil d'Etat ou une partie de celui-ci (comme une Région) continuent de faire des cadeaux au patronat ? On peut penser qu'ils mentent aux travailleurs, leur dissimulent la vérité, tout simplement. C'est ainsi que l'on peut caractériser la politique du PCF et du PS. Dans ce cadre, ces partis ne dissimulent même plus qu'ils continueront, une fois au pouvoir, les cadeaux au patronat. Le PCF met quelques conditions, mais c'est pour la forme, peut-on penser : car sinon, il se serait désolidarisé du PS qui, au cours de cette mandature à la Région, a distribuer à fonds perdus les subventions, sans aucun effet ou presque.
Au contraire, les actuels élus PCF sont fiers et défendent le bilan de la Région. Ils votent les budgets chaque année, en Limousin comme ailleurs.
Ce qui est plus surprenant, c'est que le NPA, ancien parti auto-proclamé "communiste révolutionnaire", accepte, comme on l'apprend dans les pages de l'Echo, le principe des subventions publiques aux entreprises. Évidemment, il met de nombreuses conditions... Mais l'idée est là.
La solution pour les travailleurs, les chomeurs, les pauvres, est dans leurs luttes pour une société communiste. Seuls leurs efforts leur permettront de voir l'avenir de meilleure manière. Aller dans le sens d'une société communiste, c'est déjà aller vers un régime économique planifié sous le contrôle d'institutions administratives dirigées par les travailleurs et la population pauvre. Un tel régime organiserait la production en fonction des besoins. Un tel régime veillerait à répartir le travail et les pouvoirs entre tous.
Pour le reste, si les travailleurs et les pauvres en général veulent vraiment voter, ils peuvent mettre un bulletin Lutte ouvrière dans l'urne. C'est la seule liste qui dise la vérité, à savoir que seule la lutte paye ! C'est aussi la seule liste qui déclare qu'elle sera au conseil régional uniquement pour "être les yeux et les oreilles des travailleurs", mais pas pour cogérer avec les capitalistes et leur personnel politique de droite ou de gauche.
Benjamin Laforge

Publié dans Politique

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